Restructuration du Chai de Cantenac Brown

« L’architecture du nouveau chai du Château Cantenac Brown installe une série d’actions viticoles : les vendanges, la fabrication du vin, sa maturation et sa dégustation. Ces temporalités sont accueillies dans des spatialités fonctionnelles et poétiques, des atmosphères, des ambiances qui facilitent le travail des femmes, des hommes et du vin, silencieuses et tempérées, aux lumières adaptées » Philippe Madec Architecte Les structures du nouveau Chai de Cantenac Brown sont hybrides. Elles sont la réponse à trois questions qui se sont superposées tout au long du projet : celle des ressources, du contexte et de la performance. Dans ce projet l’expérimentation intègre la restructuration partielle de constructions existantes sans valeur patrimoniale explicite mais avec une valeur mémorielle, la mise en œuvre de béton dit bas carbone, des ouvrages en charpente métallique à résistance de forme ; l’utilisation de la terre crue sous forme de briques et de pisée et la redécouverte des potentialités de la conception de structures en bois massif. C’est dans la carrière de Doyeux Sablières Montpennaise à Montpon-Monéstérol à 100 kilomètres du site, que les qualités requises ont été trouvées pour la terre des murs en Pisé. La charpente en bois massif qui constitue la couverture du cuvier est constituée d’une nappe en losange libre en son milieu. Elle s’appuie ponctuellement sur des ensembles triangulés en poutres et fermes treillis de section pyramidale. Le dimensionnement des sections en bois massif s’est fait en se limitant à des sections courantes assemblées par boulonnage. En partie inférieur la structure du cuvier est en acier galvanisé et s’implante selon la géométrie des cuves tout en portant la charpente bois. Elle est fondée sur une infrastructure en béton bas carbone. Le chai construit est une voute en charpente bois, presque en petit bois, dessinée en référence au travail de Philibert Delorme et « conçue à partir d’une double suite de Fibonacci sur la base du nombre d’or pour réduire la longueur des pièces droites de bois massifs au fur et à mesure qu’elles atteignent le sommet afin de produire l’effet de courbe » (P. Madec). L’hybridation des systèmes constructifs caractérise ce projet. Elle ne ne peut pas néanmoins être exclusivement rattachée aux matériaux dits bio ou géosourcés au détriment de tous les autres. Elle se borne simplement à chercher comment positionner le bon matériau au bon endroit selon les projets et leurs contextes de production.